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Mémoires françaises d'une italienne

20 janvier 2012

6. MADRID ET LES CRÊPES C'est ici en Espagne que

6. MADRID ET LES CRÊPES

C'est ici en Espagne que j'ai commencé à savoir un peu mieux ce qu'on l'appelle “être français”, a partir du moment où j'ai déménagé dans l'appartement du quartier de Buenos Aires.

Nous étions trois: un espagnol, une italienne et une française (comme dans une blague). L'espagnol mangeait toujours du “chorizo” et parlait très fort, l'italienne des pates et criait beaucoup en utilisant les mains, et la française mangeait des crêpes...et on ne l'entendait pas quand elle parlait. Et quand on parlait de cuisine, c'était la guerre.

Un des débats portait sur les pates:

L'espagnol: “Mais la cuisine italienne n'est pas une grande chose..C’est seulement 'pasta' et 'pizza'”.

L'italienne: “Ah ah..Et dis-moi comment tu fais les pates? Tu mets les pates et le sel dans l'eau avant la faire bouillir?????”

L'espagnol: “Oui...pour les faire devenir blanches et molles!”

L'italienne (avec les yeux rouges et plein de colère): “Donc..Ça ne s'appelle pas des pates!”.

Une autre discussion a été sur les crêpes:

L'espagnol: “Ah, mais tu mets du lait dans les crêpes? Pourquoi? Les crêpes ne se font pas comme ça!”.

La française (avec tranquillité): “Ah non?? Et comment?? Avec du chorizo?? Bon, en FRANCE nous faisons comme ça, mais fais comme tu veux!”.

Et comme dans le parlement européen,  pendant que l'italienne et l'espagnol discutaient de ces thèmes fondamentaux pour le bien de l'humanité, la française, sure de son bon Droit, leur donnait raison à tous les deux, ne disant rien et continuant à faire toutes les crêpes qu'elle voulait.ça s'appelle “la classe”.

 

  1. “JE T'EMMENE AU VENT”

Apres les crêpes, on parle de musique. J'avais déjà écouté de la musique espagnole, mais de la musique française très peu. Cependant, quand j'ai commencé à vivre là-bas, dans cet appartement multinational, la française ne m'a pas seulement fait écouter les meilleurs chanteurs et groupes français (qui étaient bien), mais elle me les a aussi fait aussi sortir par les yeux (j'ai commencé à les détester). Et le pire, c'était que je n'avais pas beaucoup de musique italienne avec moi et que donc je ne pouvais pas répondre avec les mêmes moyens.

“Ah mon dieu”, quand on parle des différences entre le Nord et le Sud!

Ainsi donc, ma relation avec la musique française a commencé a être, comme Catulle l'appelle, une relation de “Odi et Amo”.

Serge Gainsbourg, Charles Aznavour, Edith Piaf, Jacques Brel, Mano Solo, Noir Désir, Louise Attack, Boris Vian, etc, tous ceux-là n'étaient pas mal mais.. J’en avais marre!!

Plusieurs idées qui ont commencées à se former dans ma tète:

- “Jonny n'était pas  un ange.”;

- “Il y avait une personne si désespérée qu'elle voulait être emmené au bout de la terre et il y avait un autre qui emmenait les filles au vent.”;

- “Les marins s'endormaient dans tous les ports, de la France, d'Amsterdam et du monde entier, tous pleins de bière et qui, probablement, buvaient, comme tous, “à la santé de la notre perdue”, avec un terrible mal de foi.”;

- “Il y avait d’autres personnes encore qui, le vendredi, buvaient aussi dans leur “snobbism party”, mais eux ils n'avaient pas mal au foi, parce qu'ils avaient un ulcère, “moins banal et plus cher”.”.

Mais qu'est-ce qu'on peut faire? Dieu est un fumeur de Havanes!

Et avec le pouvoir unique que seulement la musique peut avoir, cette mélodie-là et ces mots-là sont entrés dans ma tète. Et j'ai commencé à bien les aimer.

D'ailleurs, la devise française “Liberté, Égalité, Fraternité” finit par être aimée malgré tout. Avec une petite goutte colonialisme.

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20 janvier 2012

5. J'ai cité quelques stéréotypes qu'une

5.

J'ai cité quelques stéréotypes qu'une italienne peut avoir sur la France (je ne sais pas si je voudrais savoir ce que les français pensent des italiens, ou bien, des 'ritals', mémé si je peux me l'imaginer;)).

Ce phénomène des stéréotypes m'a toujours surpris. C'est incroyable quelles idées bêtes nous avons dans notre tète, des idées inconcretes, fondées sur des images communes, nées de choses caractéristiques de ce pays-là, de ce phénomène-là, etc.. Et, malheureusement il est presque impossible de les annuler totalement. Donc il est évident qu'on ne peut pas s'arrêter à ces idées, mais les considérer comme un jeu de découverte. (…)

 Après cette petite parenthèse, je voudrais parler de ce qui s'est passé ici à Madrid: connaitre des français et vivre la majorité du temps avec eux. Et  “ouais”, confirmer certains stéréotypes;)

 

 

 

 

  

20 janvier 2012

1. UNE PETITE INTRODUCTION Avec ce blog, mon

1. UNE PETITE INTRODUCTION

Avec ce blog, mon intention est de décrire plus au moins mon expérience avec la langue française, mais surtout avec les personnes qui parlent cette dérivation de la langue d’oc et de la langue d'oïl, les intellectuels de l'Europe, ceux qui ont fait la Révolution: les français.

Je dois préciser tout d'abord que je n'ai jamais été en France et donc ma description et mes impressions seront évidemment partielles et peut-être un peu superficielles. Ceux seront les impressions d'une italienne qui, arrivée en Espagne,  a commencé à connaitre un peu plus ce qu'est la France, en vivant avec des français.  Malheureusement ou heureusement.

 

 

2. PREMIER CONTACT

Mon premier contact avec la langue française a été à l'âge de 14 ans, quand j'ai commencé à l'étudier à l'école. Je ne comprenais pas comment une langue qui écrite était si semblable à ma langue natale, pouvait être si incompressible à l'oral. Je pensais: “Il ne seront pas en mesure de manger..” (en italien il y a un proverbe qui dit “Parle comme tu manges!”, en se rapportant à quand il faut parler clairement). Il y avait aussi des autres choses qui n'étaient pas claires pour moi. Par exemple j'était convaincue que la “maison” était la “mienne” (de maison) et qu'il existait un autre mot, la “Taison”, qui s'utilisait pour indiquer la “tienne”.  Ça me semblait logique.

La chose la plus amusante était mon livre de cours. Il était basé sur une histoire d’étudiants qui,  pendant l'été, allaient travailler dans un château dans le sud de la France pour le restaurer. C'était une histoire vraiment...intrigante!

Je crois que je me suis trompée en disant que la chose la plus amusante était mon livre. Ça n'est pas vrai, parce qu’en réalité c'était mon professeur qui était le plus drôle! Il adorait cette langue et il se fâchait beaucoup (j'en ai encore peur) quand nous prononcions des mots d'origine française avec la prononciation anglaise, par exemple 'stage'. Il détestait les anglais et disait qu’il n'était pas possible qu’une langue si inutile et fade (insipide) comme cette-là soit devenue la langue la plus parlée au monde. Pour lui le français aurait du triompher. Mais ceci est autre histoire.

 

3. DEUXIEME CONTACT

Apres avoir lu les histoires trépidantes de ces étudiants français, j'ai du apprendre des poèmes en français, sous la pression de mon professeur. Entre autres poètes, il aimait bien Jacques Prévert. Ce qui fait que nous avons du apprendre quelques uns des ses poèmes.

Le premier poème que j'ai appris a été “Barbara”:

 

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas 
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu ŕ tout ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu a tout ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
En vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.

 

Çe fut un cauchemar! Mais maintenant il m’est difficile de l'oublier.

 

4.

Quand j'étais en dernière année de Lycée, j'ai hébergé (/logé) un garçon français pendant une semaine, dans le cadre d’un projet d'échange interculturel qu'il y avait dans mon école.  ça a été très drôle!

Premièrement, j'étais convaincue que c’était une femme jusqu'au moment où je l'ai vu.il s'appellait Jules.

Deuxièmement: la communication. Moi, je ne comprenais pas le français parce que je l'avais oublié et lui, il ne comprenais pas l'italien. IL était de Bayonne: il disait qu'il parlait espagnol, mais il ne comprenait rien. Il disait qu'il parlait anglais, mais il ne comprenait que “yes”. De toutes façons nous nous entendions parfaitement, surtout quand on parlait de sortir.

Quand il parlait français, il y avait deux choses  qui me faisaient beaucoup rire: le “ouais, ouais..” et le “eeeuu..Je penseeuu..”.  La première parce qu'elle ressemble au son que les nouveaux-nés font quand ils pleurent, la deuxième parce que...je ne sais pas, c'était très amusant à écouter!

Troisièmement: je pense qu'il a été effrayé parce que nous, les italiens, nous parlons très fort (surtout ma mère).

 

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